Cosas de la mente : l’art de réfléchir

Environ quarante artistes basés à Paris font partie de El Colectivo. Parmi eux, Ricardo Mosner, peintre argentin et commissaire de l’exposition Cosas de la Mente (Des choses de l’esprit). L’idée est de rassembler les membres du collectif une fois par an autour d’une thématique. Cette fois-ci, Ricardo a choisi la question de la réflexion mentale autour de l’art. Le défi pour les artistes invités était de créer en un mois une œuvre (tableau, photographie, sculpture ou autre) qui évoquait le côté le plus spirituel de la création artistique.

Le même Ricardo Mosner a participé à l’exposition avec un ensemble d’œuvres créées en compagnie du musicien Daniel Melingo. Ils ont créé de manière collective des peintures faites à quatre mains pour s’exprimer sur l’état d’esprit et sur les états d’âme. Ce n’est pas la première fois que les deux artistes travaillent côte à côte. Ils se réunissent de temps à autre depuis quatre ans pour créer des tableaux, parfois aboutis en une seule nuit. Le résultat ? Des dessins, des lettres, beaucoup de couleur…et une double réflexion sur l’origine des ouvrages artistiques.

D’autres artistes ont choisi des modes d’expression différents, tels que la photographie. C’est le cas de Hugo Passarello Luna, qui avec un cliché d’un paysage mental propose au public de découper la photo en rendant ainsi son œuvre interactive. Chacun est libre de sélectionner la partie qui interpelle le plus son esprit. La pensée et l’imagination de ceux qui aperçoivent l’œuvre participent aussi du jeu de la création.

L’art conceptuel se donne aussi rendez-vous à la Maison de l’Argentine. L’artiste Thieri Foulc propose également une œuvre interactive où le résultat final dépend de l’imagination du public. Il suggère un tableau noir, sans aucun objet visible. Juste à côté, une description de ce qu’on devrait apercevoir. Il s’agit d’une invitation à penser… et donc à créer. Les spectateurs deviennent auteurs. Foulc évoque avec son ouvrage la pataphysique : « une science des solutions imaginaires qui accorde les propriétés des objets décrits par leur virtualité ». La question se pose à nouveau : Et si tout venait de l’idée ?

D’autre part, le célèbre peintre argentin Rubén Alterio se montre en désaccord avec la théorie de « l’art comme quelque chose de mental ». Pour lui, il n’y a pas que l’esprit qui intervient dans le processus créatif mais il y a aussi le corps en lui même, lequel s’inspire des idées, en donnant donc un résultat d’ensemble. L’ouvrage est né d’un travail entre le corps et la conscience. Alterio a choisi pour cette rétrospective un monde sous-marin qu’il avait d’abord imaginé dans sa tête. Dans son tableau il y a en effet cette image qu’il avait imaginée. Pourtant, il considère que cela aurait pu être une autre chose puisque pour lui, l’art n’est pas que quelque chose de mental. Il a une perception beaucoup plus complexe de la création, laquelle est une fédération du corps et de l’esprit. Ruben Alterio interprète ainsi l’art et le monde qui nous entoure.

Parmi d’autres œuvres présentes dans la galerie de la Maison de l’Argentine, des sculptures contemporaines ou même des boîtes magiques. C’est le cas de la boîte lumineuse de José Cúneo, qui représente un microcosme inspiré d’Alice au pays des merveilles. Avec cette technique l’Argentin veut montrer un monde imaginé, avec des personnages nés de son imagination et dans lequel le public peut plonger avec totale liberté.

L’exposition Cosas de la Mente de El Colectivo est une invitation à réfléchir, à imaginer et à visiter la partie la plus intime de l’esprit des créateurs d’art.

Parmi d’autres artistes qui y participent, nous trouvons les célèbres Antonio Seguí, Roberto Platé et Julio Le Parc.