Les nouveaux et jeunes artistes originaires d’Amérique latine et producteurs de musique alternative n’ont pas souvent la reconnaissance qu’ils méritent en Europe. « Il y a tellement de talents dans cette partie du monde qu’il est nécessaire de créer un festival pour eux en France », se sont dits Alejandra, Arnaud et Mafe, trois amis qui parlaient un jour dans un bar à Paris. Et voilà, après quelques verres et des heures de discussion sur l’art, la musique et la gastronomie de leurs pays respectifs (Mexique, France et Colombie), ils ont décidé de créer le Latin Beat Machine Festival.

Alejandra (30 ans) est une Mexicaine passionnée de photographie et qui a de l’expérience dans l’évènementiel. Arnaud (36 ans) est le Français du groupe, avec dix ans d’expérience en tant que booker et manager d’artistes comme Sean Kuti, il a organisé le tribute à Fela Kuti à Jazz à la Villette en 2016. Et Mafe (31 ans), qui travaille dans l’évènementiel, est aussi connue sur la scène musicale comme DJ Mafe Maracuyeah. Cette Colombienne est également co-fondatrice du collectif de femmes DJs « Maracuyeah » à Washington D.C. ; elle est aussi actuellement collaboratrice avec Paris Radio Pigalle.

En décembre 2016, la nouvelle équipe a commencé le travail de sélection des musiciens et DJs. Au début, le choix n’a pas été très difficile à faire car chacun a fait une liste de ses artistes préférés. Le plus compliqué est venu plus tard, quand les trois ont dû se mettre d’accord sur une liste plus restreinte. Selon Mafe, faire venir des groupes latino-américains en Europe est tout un ‘challenge’ à cause des frais, mais ceci ne les a pas empêchés d’avoir finalement un line up formé d’un groupe d’artistes emblématiques de la scène latine alternative.

La première édition de Latin Beat Machine sera l’occasion de découvrir la culture électronique alternative latino-américaine en provenance du Mexique (Los gringos et La Original Batichica), de Colombie (El Freaky, Cero39, Isa GT et Mafe Maracuyeah), du Pérou (Dengue Dengue Dengue!) et du Portugal et de France (Virginia Lx).

Certains des artistes se sont déjà fait un nom sur la scène parisienne (Dengue Dengue Dengue!, Isa GT,  Mafe Maracuyeah, Los Gringos et Virginia Lx) et d’autres comme le collectif audiovisuel El Freaky – qui a déjà joué en France – va se présenter à Paris pour la toute première fois. Andrés Shaq, MC & VJ du collectif colombien, raconte que le groupe a commencé il y a huit ans à Bogotá en tant que fête alternative appelée « Freaky Friday ». Aujourd’hui, ses quatre membres font des soirées où il y a tout : R&B, hip hop, dancehall, zouk, kuduro, champeta, cumbia, reggaeton, drum and bass et soca.

Pour Andrés, les gens en Amérique latine connaissent mieux le travail de son collectif, mais il assure que les gens en Europe dansent beaucoup plus et les charges d’énergie sont très intenses : « Nous sommes de plus en plus globaux et les cultures sont plus mélangées qu’avant. Notre musique est un mélange de tout, c’est pour cette raison qu’elle marche. Nous n’avons pas peur ou honte de faire de notre travail une ‘soupe’ de rythmes de tout le monde. »

Par ailleurs, les femmes seront très présentes sur ce festival avec un excellent line up de DJs et productrices comme ISA GT, Mafe Maracuyeah, La Original Batichica et Virginia Lx. Selon Mafe, qui organise et joue dans le festival, ceci est quelque chose qu’il faut célébrer car le milieu reste encore malheureusement très masculin.

En France, la musique latine garde une forte influence grâce aux stations de radio qui passent les tubes qui font danser. Cependant, tout n’est pas bon ou moderne. Les concerts de salsa ou de reggaeton par exemple, font penser qu’en Amérique latine les gens n’écoutent que cela. Latin Beat Machine est donc une opportunité de se faire une autre idée de ce que nous faisons et écoutons aussi chez nous. Et quel meilleur public que le Français, assez curieux pour explorer à corps perdu des nouveaux rythmes !

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