El Café Latino

À la fin des années 70, pendant ses études en Anthropologie et Psychologie à l’Université Nationale et l’Université Catholique de Bogotá, Román Gómez a créé avec quelques amis un petit journal appelé El Café, dont ils ont publié 33 numéros. Les envies d’écrire et d’être indépendant, sans chef et sans bureau, ont conduit R. Gómez à continuer sa recherche intellectuelle loin de son pays. Cependant, ceci n’est pas la raison pour laquelle il a quitté la Colombie : « Je suis arrivé en France en 2000 avec un de mes fils en qualité de réfugiés politiques. Pendant 7 ans, j’ai travaillé comme serveur dans un bateau sur la Seine jusqu’au jour où tout a changé quand j’ai reçu finalement mes papiers pour pouvoir rester sans soucis dans le pays », raconte R. Gómez.

Pendant ses années de navigation sur la Seine, il a créé en compagnie de deux amis, l’association OLA (Organisation Latino Américaine), qui avait pour but de faire des conférences sur L’Amérique latine. De 2003 à 2005 ces trois amis se sont réunis avec des gens intéressés par leur continent une fois par mois à la Maison de l’Argentine de la Cité Universitaire à Paris. Les invités de ces conférences furent parfois des Français qui, ayant vécu en Amérique latine, pouvaient donner au public leur point de vue européen. Après avoir vu l’intérêt des gens pour le contenu des réunions, le groupe décida de créer en 2005 un magazine appelé Café Latino, dont il y eut 5 numéros tirés à 3.000 exemplaires chacun.

En 2009, les membres d’OLA se sont séparés. Néanmoins, R. Gómez continua le projet sur Internet et lança officiellement en 2012 le magazine El Café Latino. R. Gómez assure qu’il a toujours voulu continuer dans le même courant qu’OLA, association qu’il définira avec ses amis comme « un groupe universitaire et intellectuel ». Par conséquent, son magazine garda ce même profil académique pour parler de l’Amérique latine.

El Café Latino est actuellement une publication en ligne et imprimée. Elle est bimensuelle, rédigée en espagnol et en français, imprimée à 10.000 exemplaires gratuits et distribués dans différents points de Paris. Le contenu du magazine est varié et conserve une écriture équilibrée avec des images sobres et des publicités peu colorées. Selon les mots-mêmes de R. Gómez : « El Café Latino n’est pas un magazine que tout le monde va lire ». En effet, cette parution ne traite pas de l’actualité mais plutôt de la culture latino-américaine d’un autre point de vue : « Pour les Français, l’Amérique latine, c’est le football, la salsa et l’Amazonie et si nous parlons de la Colombie c’est encore pire : Pablo Escobar, Ingrid Betancourt et Shakira. Parfois, quand les gens pensent à l’Amérique latine, c’est en rapport avec le folklorique ou l’exotique, et je ne veux pas cela pour mon magazine. L ‘idée avec la rédaction en deux langues est aussi d’éveiller la curiosité des Français par rapport à notre histoire, notre culture, et aussi notre langue. Bref, je veux raconter aux Européens l’histoire de l’Amérique latine. »