Trois artistes aux racines afro-colombiennes

Guajiro, de son vrai nom Edgardo Garcés, est le chanteur et producteur du groupe. L’électro que l’on entend, c’est sa petite touche personnelle. Originaire de Riohacha sur la côte caribéenne, c’est en 2008 qu’il commence à mêler ses deux passions : la musique électronique et le chant. Jusqu’en 2014, Edgardo participe à plusieurs projets dont celui de vocaliste à Orquesta la 33.

À Carthagène, toujours dans les Caraïbes, nous retrouvons Juan Carlos Puello, alias Chongo. Sa spécialité : la musique folklorique colombienne et les sonorités africaines. Il a également été percussionniste et chanteur dans le groupe Sidestepper. Mais au sein de Ghetto Kumbé, il joue du djembé et du tambour Alegre appelé aussi « hembra ».

Et puis il y a la voix d’Andrés Mercado, alias Keyta, originaire de Santa Marta dans le nord de la Colombie. Influencé par les rythmes caribéens, il collectionne les vinyles et se passionne pour les danses africaines, que l’on retrouve dans les clips de Ghetto Kumbé.

«  On a seulement commencé nos afro beats sans imaginer créer un groupe »

Tout a débuté en 2013 dans une maison traditionnelle de la Candelaria à Bogotá. E. Garcès a rassemblé J-C. Puello et A. Mercado pour mettre en commun leur passion : la musique afro-colombienne. Avec une seule idée en tête : s’amuser librement. « Ça s’est fait naturellement, on avait juste un ordinateur, quelques instruments et finalement il y a eu beaucoup de monde », se remémore Edgardo.

Le contact étant bien passé entre eux, El Guajiro, Chongo et Keyta se sont rapprochés avec l’idée première de trouver un lieu pour faire un sound system. De fête en fête, de rumba en rumba, les trois artistes caribéens développent un concept à base de beats afro, de percussions, de musique traditionnelle colombienne et d’électro. « Mais c’était assez innocent finalement, parce qu’on ne se posait pas forcément de questions sur ce qu’on allait devenir » poursuit Keyta.

Un rituel qui se transforme en groupe

El Guajiro, Keyta et Chongo décident alors de s’unir et deviennent Ghetto Kumbé. Le nom du groupe est à l’image de leur musique. « Ghetto » est une référence à la rue et aux ghettos car c’est de là que vient une partie de leur inspiration. Quant à « Kumbé », c’est un clin d’œil à la cumbé qu’un auteur a défini comme étant la festivité. Le mot kumbé est utilisé comme nom de leur premier album en 2015 : une fusion entre des sons ancestraux africains, la musique traditionnelle colombienne et l’électro.

Le premier concert a lieu à La Ventana, un club de la capitale colombienne. Mais la première vraie et grande représentation est donnée près de chez eux, à Palomino, dans les Caraïbes. Petit à petit, ils jouent dans plusieurs clubs de Bogotá, comme le Latino Power, puis enchainent dans de plus grandes villes telles que Bucaramanga et Medellín. Le groupe s’envole ensuite pour le Panama, le Mexique, puis les États-Unis avant de traverser l’Atlantique et de rejoindre l’Europe.

Une French touch

La rencontre avec le Français Olivier Maligorne, agent d’artistes, leur offre l’opportunité de se rendre dans plusieurs villes françaises : Reims, Nantes, Paris et Lyon. « On a pu faire une grande tournée de 14 concerts dans six pays différents. Et en France, nous nous sommes sentis un peu comme à la maison », raconte Guajiro.

Leurs sonorités tropicales séduisent en France. Pour Keyta, cela est notamment dû à la présence française en Afrique pendant la période coloniale : « On vient avec notre mélange afro-colombien qui réunit deux ethnies, dont celle africaine, et la France possède déjà une histoire avec cette région » conclut-il. Un style afro-colombien en pleine ascension et qui plait au public français en quête de nouveauté sur sa scène musicale.

Un EP à l’image de Ghetto Kumbé

En pleine tournée française, le groupe afro-colombien fait découvrir son dernier EP qu’il considère comme étant « plus spécialisé, plus mûr » et finalement plus à leur image. Les influences proviennent de danses colombiennes et africaines: champeta, culo, fogao, guarapo et cumbia électronique notamment.

Sur scène, El Guajiro, Keyta et Chongo enfilent leurs masques fluorescents aux motifs ancestraux et en quelques secondes à peine, le public voyage à travers les tribus caribéennes et africaines. Et le concert n’a rien de linéaire, les trois artistes transmettent leur frénésie à travers des danses traditionnelles influencées par la cumbia, le bullerengue, le son palenque, le chandé, la chalupa ou encore la danse indigène wayuu.

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