La Francette : les hamburgers french touch de Bogotá

Dans le quartier dynamique de Chapinero, à Bogotá, on trouve la Francette, restaurant français qui s’est façonné une réputation pendant la coupe du monde de football en 2018. Diffusant tous les matchs, ce bar était devenu le QG des expatriés français. Il fallait d’ailleurs prévoir plus d’une heure d’avance si l’on voulait être sûr de trouver de la place. Une occasion pour les Colombiens d’y participer et de découvrir un savoir-faire français.

Et pourtant, la cuisine n’a pas toujours été un rêve d’enfant pour Aurélie, la dirigeante du lieu. Avant de rejoindre la Colombie, elle étudie la finance dans une école de commerce lilloise. Elle poursuit cette voie en se spécialisant en finance de marché à Paris, ville dans laquelle elle travaille quelques années à la banque « Lombard Odier » en tant que commerciale en fonds d’investissement. Mais son travail en France s’interrompt lorsqu’elle décide de suivre son copain Benoît en partance pour la Colombie.

Des burgers à la française

En arrivant sur le sol colombien en février 2017, Aurélie pense déjà à la Francette : « j’ai toujours aimé cuisiner, du coup je m’étais dit que si je devais ouvrir une entreprise cela serait un restaurant » raconte la patronne du lieu. Elle observe d’abord le marché à Bogotá et se rend compte qu’il manque un restaurant de hamburgers, rapide et gourmet.

La future dirigeante de la Francette teste d’abord ce concept dans le restaurant « Madame » situé aux bords du parc de la 93. Elle y travaille pendant 6 mois, avant de se mettre à la recherche d’un lieu pour ouvrir son propre établissement.

Et voilà qu’elle s’installe au second étage d’un petit édifice sur le parc de Chapinero.

Un air de famille

La Francette est avant tout une histoire de famille. Le nom du lieu n’est pas choisi par hasard puisqu’il s’agit du prénom de la grand-mère d’Aurélie : « Je voulais dès le départ faire une nourriture rapide qui est davantage de notre génération mais en gardant une touche familiale avec une sauce de ma grand-mère, une sauce maison faite de produits frais ».

Dans le menu on retrouve le hamburger Danièle (car c’est le prénom de son autre grand-mère) et le Vicenzo (le nom de son grand-père). En revanche Louis et Michel, c’est juste parce que « ce sont des noms français faciles à prononcer ».

Cette ambiance familiale est en partie due à l’équipe, composée d’amis : Aurélie, Sebastian, un chef cuistot colombien, et de temps en temps son copain Benoît, ainsi que son petit frère Loris.

Une touche française dans les assiettes

Les recettes ont été élaborées par Aurélie, puis développées par Sebastian qui a apporté les détails pour marier les aliments et les sauces. À la carte on retrouve le Michel composé de pain brioché, de viande de bœuf, de feuilles de salade romaine, de cheddar, de tomates cerise, d’oignons et de la fameuse sauce francette. Le Barbe bleu quant à lui est garni avec du fromage bleu, du pain brioché, de la viande de bœuf, des tomates cerise et de l’oignon.

La France se retrouve aussi dans les plats à partager : la saucisse de Toulouse servie avec des frites maison ou les nuggets de poulet faites à la française avec des céréales. Et bien sûr, la célèbre et habituelle planche de charcuteries-fromages dont raffolent les Français. Pour cette dernière, Aurélie se fournit auprès de producteurs français. Pour la charcuterie par exemple, elle fait appel au traiteur « El François ».

Un lieu festif

Pour maintenir l’étiquette à la française, Aurélie met en place à peu près deux évènements par mois. À cette occasion, les clients ont notamment pu déguster un plat typique français : le bœuf bourguignon.

Le restaurant la Francette ayant forgé une réputation avec la coupe du monde en 2018, Aurélie aimerait bien conserver l’esprit football en diffusant d’autres matchs comme ceux de la Ligue des champions. En revanche, la directrice de la Francette ne veut surtout pas se reposer sur l’image d’« expat Français ». « Je veux que ça soit un lieu où les Français se sentent à la maison, mais où les Colombiens soient à l’aise également », précise Aurélie. D’ailleurs, elle voudrait même organiser des échanges linguistiques pour faire le lien entre les deux cultures.